Dans le cadre de novembre mois de la photo,  une installation repérée en juin 2023 au festival ‘BACK TO THE TREES’ de l’artiste animiste bisontin Serge GALLIOT qu’il a fait évoluer depuis en un processus narratif fait appel à la création plastique, la vidéo, la photo ainsi que la poésie. Cette installation s’intéresse à la conséquence de l’objet en tant qu’identité.

La création d’un recueil de photographies et de textes De l’hiver à la mer en passant par l’été’ nous emmène dans un voyage au long court à travers les saisons depuis la goutte de pluie qui alimente le ruisseau, nous racontant le cheminement de ces formes : ‘les Choses du ruisseau’.

Qui est le ruisseau ? A quoi rêve-t-il en se glissant dans son lit ? Je regarde la pluie tomber du ciel. Qui sont ces gouttes qui informent le ruisseau ?     Sa puissance fluctue au gré des cycles des saisons, comment peut-il rester là si son eau ne fait que passer ? Tenter de Lui faire dire le voyage au long court de l’eau, des nuages et des brumes. Des Choses.
De l’hiver à la mer en passant par l’été. Les Choses du ruisseau.
Issues des miasmes de la glace, les Choses du ruisseau n’ont qu’une idée en tête : Arriver à la mer. Méconnaissant la pesanteur, Elles prennent bien le Vent et la Lumière.
Serge Galliot

‘’Caroline Cassel « manipulant » des quasi objets dans des espaces dont le réalisme est parfois sa négation propre. Un rêve suspendu entre le virtuel et le réel entre une représentation « classique » et un espace formel ne renvoyant qu’à sa matérialité. Ces ruses placent dans la situation d’avoir à repenser l’espace représenté pour affirmer l’espace du regardeur. Restituant celui-ci au monde en lui conférant à l’inverse de la tradition une vision panoptique. ‘’ Joël Kermarrec – Extrait du texte pour l’exposition Am, stram, gram à la Galerie Art Image.

C’est dans la lenteur des combinaisons, qu’un tableau se fait. Je travaille par analogie, par lien utilisant le découpage et le collage pour élaborer des constructions radicales. Eléments du réel transformés, maltraités, désincarnés ; afin de renaitre par extraction, par changement d’échelle, dans un nouveau contexte. Ces multiples possibles ou combinaisons permettent des rencontres suggestives. On voit, sur des dégradés qui spatialisent ou des aplats qui assourdissent, des formes archaïques, des images de la mémoire, des choses que l’on perçoit ou que l’on croit percevoir, des réminiscences.

La mémoire est sélective. Je conserve la forme ou le geste qui me reste en mémoire, celui qui persiste. Souvenir du réel dont on conserve la singularité. Façon de me rapprocher d’une certaine idée de la sincérité. Caroline Cassel 

En noir et blanc.

De la pointe de l’outil pénétrer dans le blanc, fendre le plein du blanc, s’appuyer sur son volume.

Craie noire, feutre, couteau, fil métallique ou à coudre, tissu, carton, canson, papier de soie sont les éléments travaillés par Christine Delbecq pour réaliser ses œuvres. 

Elles montrent comment la ligne, forte présence, traverse depuis trente ans mon travail en se transformant, comment me fascine le passage du plat au volume, ce qui devient – partant de presque rien – ;

En faire le moins possible, que le dessin soit.

Que la ligne dise, sans rien raconter.

Dire ce qui pèse ou tombe, ce qui bute ou bien s’étale, dessiner en cahotant, trembler dans l’espace, déployer le volume.

 

 

Mes sculptures réalisées essentiellement en ardoise sont constituées de fragments ajustés dans un enchaînement déterminé et répétitif. Rythmes, lignes de tension, variations lumineuses. L’expérience s’avère physique, instantanée.

«Avec patience et minutie, sans pour autant jamais briser l’énergie créatrice, Loredana Rancatore soude des milliers d’écailles de schiste noir, cette fameuse ardoise qui nous vient du pays angevin. Et c’est alors tout un paysage abstrait qui se dessine et se modèle en variations dansantes infinies, témoignant de la véracité de l’existence parallèle d’ancestrales géologies, l’une terrestre et l’autre mentale.

L’œuvre de Loredana se situe au point exact où se rencontrent l’histoire tectonique de la terre et les souvenirs épisodiques et lointains de l’inconscient humain.» Pierre Gilles

Dans ses œuvres d’ardoise, le volume tend à l’intériorité, comme un espace du dedans qui se trouverait transposé en surface. Les formes géométriques fondamentales sont complexifiées par un travail de texture, d’une matière crénelée, stratifiée, assemblée à partir de brisures d’ardoise. 

Philippe PEREZ interroge notre relation à la peur au travers de représentations compilant différentes sources : de l’affiche de films d’horreur aux images d’Internet en passant par l’histoire de l’art. Ceci faisant référence à une variété de sources populaires et culturelles. Ce syncrétisme reflète un monde habité par les rencontres hasardeuses ou calculées qui génèrent les représentations constituant nos peurs.

Ses dessins gravitent autour de thématiques qui sont la nature, la nourriture, les virus et les images que nos peurs ont créées.

Il ne s’agit pas d’une vision enchantée ironisant nos angoisses, mais un ajustement de fragments d’images, qui sans confrontation  directe et oscillant entre séduction et répulsion, questionne nos peurs.

Jan MAES alterne le dessin et la sculpture, c’est dans le bois que Jan tronçonne et polit avec une énergie de démiurge. Parfois juste une touche de plâtre et de goudron pour un éclat de couleur. Organiques, ses œuvres sont toujours une évocation du corps.…

Totems attentifs, formes en mouvement, beautés étranges, puissantes et innocentes, sauvages et délicates, solides et fêlées : chacun y perçoit, ici un longiligne tibia, là un visage endormi ou un torse magnifié, comme autant de morceaux choisis, réhabilités et glorieux, renfermant leur part de mystère individuel.Ainsi, au fil du temps, le sculpteur, tel un chaman à la recherche de morceaux d’âme éparpillés, reconstitue autour de lui une tribu unique.…

Gilles Avisse, critique à propos de l’œuvre de Jan Maes (extraits)

John Carrid se situe entre art contemporain et art singulier. Ses travaux mettent en scène et en espace les ambiguïtés du corps ainsi que du genre, Il questionne les troubles de la sexualité, de l’identité et plus généralement les interactions humaines en société.Ses propositions artistiques peuvent paraître parfois déroutantes et/ou provocantes, car c’est à partir d’impulsions cycliques qu’il choisit ses médiums et moyens plastiques et ses directions, cela correspond à son mode de fonctionnement au quotidien.

 

Son travail est un dialogue entre une surface et un volume. Il se dessine par des segments de lignes dans des directions suggérées par la grille, alphabet muet du carré.

Naissent alors des formes plus au moins allongées ou repliées qui semblent s’être arrêtées dans leur développement, comme si le regardeur voulait l’instant d’un regard se les approprier pour les suivre. La ligne est l’expression de cette relation, c’est elle qui “œuvre” dans l’espace. Les structures naissantes sont des bas et des hauts-reliefs ou encore des volumes appuyés au mur.

Le matériau qui les construit est parfois le carton, détourné de son usage initial, il est modelé et recomposé pour lui donner mon orientation. J’aime les formes simples et mes références vont vers l’art minimal : Sol LeWitt, Carl Andre, Robert Morris ou encore Rosemarie Castoro, Agnès Martin, Aurélie Nemours, Pierre Tal Coat et tant d’autres…

Federica Nadalutti souhaite amener mon travail vers l’essentiel, le simple, le réductif.

 

 

 

Celui-ci puise son inspiration dans les friches industrielles, les matériaux recyclables et se décrit comme un « primitif urbain ». Autodidacte, il improvise : « Je travaille sur le dédoublement du moi, au gré de mes supports, sans limite à ma créativité ». Néanmoins, il crée dans ses peintures un monde coloré. Ses sculptures et ses peintures emmènent le visiteur dans un univers à la fois primitif et moderne, inspiré de Dali ou de Picasso. 

Dans ses œuvres, le thème du double est récurrent. Divers fils tendus tissent une toile créant un univers riche et imaginatif qui lui est propre.

« Son questionnement sur l’homme, sa nature, son action, ses erreurs, ses masques, son âme, qu’il décline en images colorées, aux regards effrontés sur diverses surfaces sont le moteur de sa recherche… Autodidacte sans technique fixe, il improvise et découvre poursuivant une chimère qui lui échappe sans cesse. »

Lors de son premier séjour à Berlin , il passait sous la station Hackeschermarkt et la première image qui l’a le plus frappé, fût de voir de  profil une épaisseur impressionnante d’environ 50cm de superposition d’affiches de même format collées les unes aux autres, laissant apparaître les strates de ces différentes couches. Ses premières interrogations furent :

Que dit celle-ci ? Que faire de la matière?

Le processus de création a mûri durant 4 années lors de ses séjours réguliers à BERLIN, dans une ville en pleine mutation. Il a parcouru la ville d’est en ouest, découvrant  au fur et à mesure son histoire passée et présente. Il lui a semblé évident au travers de ses émotions et sentiments de questionner la notion de « passé » et « du temps qui passe ». Celle-ci a une résonnance sur son travail de plasticien au travers de ses séries (« nébuleuses cités »,  « le grand pari », « les territoires » et « Figuratif Fragmentaire, croyance et consommation ») ou transparait la notion de temps dans ces représentations artistiques, qu’elles soient urbaines ou humaines. Cette œuvre sur la mémoire nous amène à réfléchir sur la notion de temps qui passe (présent, passé et futur) et au travers de la vidéo de la performance ‘Mémoire déconstructive’ ,   nous interroge sur : Qu’est ce qu’un mur aujourd’hui ?

Scénographe ainsi que plasticienne, Joëlle Bondil a une pratique constante et privilégiée du dessin.

Par cette pratique contemporaine (qu’elle souhaite polymorphe : à son image), elle met en œuvre une perception sensible de nos environnements comme de nous-mêmes.

Il lui importe de traduire la fragilité ainsi que l’impermanence de la condition humaine. Grâce à des allers retours entre micro/macro, elle met en œuvre la question de l’anthropocentrisme. Elle interroge tout autant les frontières, qu’elle représente de façon aussi floues que mouvantes et le met directement en lien avec ce qu’elle ne souhaite pas : « l’univocité» du propos. Pour cela, elle travaille avec différentes références, plusieurs niveaux de lecture et d’approches qu’elle entremêle. La perception spatiale de ses œuvres : celle du proche, du lointain et des stades intermédiaires fait également partie de ses ingrédients de travail. Par le tissage de gestes, vocabulaires graphiques, médiums, supports, formats, références, réflexions et dans un rapport au temps volontairement ralenti (contretemps), elle cherche, dans le meilleur des cas, l’élaboration, la maturation puis la proposition d’œuvres sensibles autant qu’ouvertes.

Le GRAND PARIS, LYON, MARSEILLE, NANTES, BORDEAUX etc… est source de mon inspiration.

Les villes se trouvent être dans un renouveau de reconstruction lié à l’augmentation de leur population, repoussant leurs limites du centre vers leurs faubourgs et au-delà de leurs périphéries. Elles créent une migration interurbaine, rendant les populations invisibles où seule l’architecture horizontale et verticale se dessine devant nos yeux. Ces architectures sont portées par les populations qui migrent des centres-villes vers ces nouveaux espaces urbains, questionnant la mobilité de l’habitat liée aux facteurs économiques et à la rupture des repères de leur cadre de vie. Dans ce travail graphique, je me réapproprie la ville dans une juxtaposition donnant une image globale de plus en plus concentrée et colorée.

Imaginant de nouvelles formes confrontant la géométrie et la couleur, donnant l’impression de ne pouvoir pénétrer cet ensemble.

Seul le regard du spectateur peut trouver à déambuler au travers de son imagination dans ces ensembles architecturaux.

 

Mes sources d’inspirations ont toujours privilégiées la recherche de formes simples colorées. La technique employée ici, est le pastel gras et le stylo feutre sur papier.

Mes dessins. Miroirs d’un monde inconscient.

Reflets de l’invisible, sont le fruit d’un processus pendant lequel, émerge une forme directement transmise de l’inconscient à la main. Relayé par le regard qui va donner chair à la proposition. Donnant naissance à des images à la fois naïves et matures, simples et puissantes, gaies et dérangeantes.

* Son univers est peuplé de créatures improbables dont les formes amiboïdes déjouent toute tentative de fixation d’une échelle. Microcosme ou macrocosme ? Ce sont des incarnations graphiques d’un lent processus d’émergence instinctive de formes probablement refoulées. Même si la démarche en est radicalement différente, profondément individuelle – individualiste, même – ces dessins peuvent faire penser aux cadavres exquis des surréalistes. Le résultat, loin de toute grandiloquence ou de tout drame, est à la fois spontané et mûri, naïf et expressif. * source MACPARIS 2014 – extraits