Exposition en cours

Dans le cadre d’une quinzaine de la photo, la galerie présente les travaux photographiques de la photographe plasticienne Aline Isoard.

Depuis une quinzaine d’années, l’habitacle des véhicules est devenu son studio mobile et  transparent d’où elle photographie à la volée des ambiances, des reflets, des perspectives,révélant les formes et les couleurs créées par les lieux traversés.

Parmi les photographies qu’elle prend depuis la place du passager en voiture, elle sélectionne des images qui suggèrent un trajet du silence de la campagne aux bruits de la ville. Au-delà des vitres et du pare-brise, les paysages accueillent, les ponts cadrent. Bien que familiers et ordinaires, ces instants photographiques s’ouvrent à l’imaginaire de chacun et jouent à cache-cache avec les émotions.

Après sélection et impression de l’image, son intervention de plasticienne commence. Elle travaille directement sur le papier photo sans trucages, ni collages numériques préalables, ni ajouts de matière. Le processus qu’elle appelle dé-pigmentation photographique consiste à soustraire l’encre pigmentaire de l’image photographiée. Le geste devient solitaire et lent. Alors la photographie se transforme en pièce unique où l’œil peine à séparer l’image donnée de l’image transformée picturale.

Exposition à venir

Pour clôturer cette troisième saison d’expositions de la galerie, nous réinvitons l’artiste plasticienne Florence Brodardqui avait inauguré en mars 2023 l’ouverture de la galerie dans une exposition intitulée ‘formes inattendues’.

Un travail instinctif faisant appel aux multiples media : Craie Grasse, stylo feutre, et textile

A la découverte de ses nouvelles créations faites de formes inattendues et colorées ainsi que d’une série de collages géométriques.

Longtemps active dans le monde de la mode, Florence Brodard s’est tournée, depuis quelques années, vers la création plastique. Tout d’abord avec des grands dessins au pastel gras sur papier, peuplés de créatures incertaines dont les formes amiboïdes déjouent toute tentative de fixation d’une échelle : microcosme ou macrocosme ? Ce sont les reflets spéculaires d’un univers ancré dans l’inconscient, des incarnations graphiques d’un lent processus d’émergence instinctive de formes probablement refoulées. Même si la démarche en est radicalement différente, profondément individuelle – individualiste, même – ces dessins peuvent faire penser aux cadavres exquis des surréalistes. Le résultat, loin de toute grandiloquence ou de tout drame, est à la fois spontané et mûri, naïf et expressif, gai et dérangeant… Plus récemment, Florence Brodard a abordé la troisième dimension avec des formes sculptées tricotées, dont certaines peuvent être de très grandes dimensions. Dans ces pièces, elle privilégie des formes simples, colorées, souvent dotées d’un ou plusieurs axes de symétrie. La plupart sont creuses et se comportent comme des vêtements improbables pour des êtres nés de son imagination. Leur aspect est monstrueux mais leur traitement coloré, loin de susciter la frayeur, engendre de l’empathie chez leur observateur. Lequel est incité à se projeter dans leur intérieur pour en faire sa demeure, provisoire ou définitive, à l’abri de la fureur du monde. On peut, bien entendu, penser au monde de l’enfance et à ses jouets mais c’est aussi, plus certainement, à un stade prénatal, fœtal que ces œuvres nous renvoient.

Louis Doucet